Let Beauty awake
Ralph VAUGHAN WILLIAMS
Songs of travel, for Bass voice and piano (poems by R. L. Stevenson, 1905)
1. The vagabond
2. Let Beauty awake
3. The Roadside fire
4. Youth and Love
5. In dreams
6. The infinite shining heavens
7. Whither must I wander
8. Bright is the ring of words
9. I have trod the Upward and the Downward slope (op. posth.)
Edmund Barton BULLOCK
Three Spirituals for Bass voice, cello and piano (2003)
1. Psalm XXIII
2. Address of Ruth to Naomi
3. From Uncle Tom's cabin
Orphica: seven Orphic Hymns and two lamelle, for Bass and piano (2023)
1. Lamelle funéraire A 2
2. Hymne Orphique VI à Protogonos
3. Hymne Orphique XIII à Kronos
4. Hymne Orphique XX à Zeus lanceur d'éclairs
5. Hymne Orphique XXXI aux Courètes
6. Hymne Orphique XL à Déméter Eleusinienne
7. Hymne Orphique XXXIV à Apollon
8. Hymne Orphique LII à Dionysos triennal
9. Hymne Orphique LI aux Nymphes
10. Hymne Orphique LXII à Dikè
11. Lamelle funéraire B 2
Frédéric ALBOU, bass
Edmund Barton BULLOCK, piano
nc, cello
Note d'intention
"Let Beauty awake", titre d'une des mélodies du cycle Songs of Travel de Ralph Vaughan Williams, pourrait résumer le chant d'Orphée. C'est en effet l'émotion devant la beauté de la
création, qui motive le chant de l'aède, à l'origine de toute poésie et de toute musique, en Occident. A travers cette beauté, c'est l'Eternité même qu'il perçoit: son chant est hommage à la
création, et contemplation du mystère qui lie les créatures mortelles à la perception de l'Eternité, et aux dieux.
En ce sens, aussi bien le chant sacré, que l'inspiration poétique, peuvent être considérées comme la descendance orphique, dans notre société.
Américain de naissance, comme de formation, c'est tout naturellement que Barton Bullock, nourri aux traditions anglo-saxonnes, est devenu un interprète privilégié et convaincu de la musique de Ralph Vaughan-Williams. Et c'est tout aussi naturellement qu'il a répondu à une commande d'une communauté noire américaine, pour un cycle de Three Spirituals, à la croisée des traditions musicales de ces communautés, et de l'art, plus lyrique, de chanteurs tels que Paul Robeson. La rencontre avec Frédéric Albou lui procure l'occasion d'entendre pour la première fois son cycle de Spirituals (qui n'avait jusqu'à présent été interprété que par des barytons) chanté par une voix de basse.
Mais c'est aussi l'occasion d'oser s'embarquer dans l'aventure de la création du cycle Orphica, que Frédéric propose à Bart, en marge des travaux de recherche qu'il conduit, en vue de la publication d'un ouvrage consacré à l'aède thrace.
Le choix et la succession des textes sont précisément disposés pour donner aux spectateurs un aperçu de la religion orphique, de l'initiation aux codes orphiques, et de l'invitation à choisir le bon chemin, dans l'Au-delà. Pour la mise en musique, Barton Bullock a réalisé un patient travail pour réussir à respecter les particularités de la langue grecque ancienne, les accents mélodiques, les quantités rythmiques, de manière à faire entendre au public quelque chose qui soit aussi près que possible des incantations originelles.
Ainsi, au gré de ce programme inédit, les artistes invitent le public à cette expérience, consistant à "laisser s'éveiller la Beauté" (Let Beauty awake), et l'inviter à nous délivrer son enseignement sur l'Eternité et l'Au-delà...