Vom künftiger Alter

réflexions sur la vieillesse

 

Richard STRAUSS (1864-1949)

Zwei Gesänge für Bass und Klavier, Op. 51

1. Das Thal (Uhland)

2. Der Einsame (Heine)

 

Im Spätboot, Op. 56 n° 3 (Meyer)

 

Vier Gesänge für Bass und Klavier, Op. 87

1. Vom künftiger Alter (Rückert)

2. Erschaffen und Beleben (Goethe)

3. Und dann nicht mehr (Rückert)
4. Im Sonnenschein (Rückert)

 

Hans PFITZNER (1869-1949)

Fünf Lieder für eine Signstimme und Klavier, Op. 22

1. In Danzig (Eichenforff)

2. Tragische Geschichte (Chamisso)

3. Schön Suschen (Bürger)

4. Gegenliebe (Bürger)

 

Vier Lieder für eine Singstimme und Klavier, Op. 32 (Meyer)

1. Hussens Kerker

2. Säerspruch

3. Eingelegte Ruder

4. Lass scharren deinen Rossen Huf

 

Drei Sonette für eine Männerstimme und Klavier, Op. 41

1. Auf die Morgenröte (Bürger, nach Petrarca)

2. Der verspätete Wanderer (Eichendorff)

3. Das Alter (Eichendorff)

 

Frédéric ALBOU, Bass

Klavier

 

 

Obsédée par la jeunesse, notre époque est probablement celle qui, dans toute l'histoire de l'Humanité, méprise le plus la vieillesse, et refuse de lui reconnaître des avantages. Le paradoxe est que nous sommes également l'époque où la proportion de personnes de 60 ans et plus est la plus importante, comparativement à toutes les autres!

Il peut paraître incongru de "chanter la vieillesse"! A coup sûr, les émissions de flux voudront éviter un tel programme.

Et pourtant, le vieillissement de notre population est le résultat d'un effort délibérer pour allonger la durée de la vie. 

Les Grecs interrogeaient, avec Achille, s'il valait mieux une vie héroïque, intense, et courte, ponctuée d'une mort glorieuse ou honorable, ou une vie longue, qui se perd dans l'inaction, l'anonymat, l'immobilité de la vieillesse. 

Les vieillards étaient rares, autrefois: les progrès de la médecine ont permis aux humains de vieillir non seulement plus nombreux, mais dans de meilleures conditions qu'autrefois. 

Il s'est pourtant trouvé des poètes, des philosophes, et des artistes, pour, à la suite de Cicéron, inviter à voir un étonnant éventail d'avantages à la vieillesse.

Le présent programme réunit cinq cycles de Lieder conçus pour la voix de baryton-basse, ou de basse, contenant des réflexions telles que Das Thal, de Ludwig Uhland, Vom künftiger Alter, ou Und dann nicht mehr de Friedrich Rückert, Hussens KerkerEingelegten Ruder, et Lass scharren deinen Rossen Huf, de Conrad Ferdinand Meyer, ou les Trois sonnets de Joseph von Eichendorff, qui composent un émouvant adieu à la vie.

Les musiques de Richard Strauss et Hans Pfitzner, tous deux mors en 1949, ardents opposants au dodécaphonisme, au langage néo-romantique tour à tour onirique, exubérant, énigmatique, et bouleversant, sont de celles qui se gravent dans la mémoire du coeur! 

Si les Zwei Gesänge Opus 51 de Strauss font penser aux Quatre derniers Lieder, son Opus 87 est un des cycles les plus étranges qu'il ait composés. 

Les cycles de Pfitzner alternent des pages sombres et difficiles avec des pages humoristiques, voire caricaturales, mais aussi des élans de passion qui trouvent peu d'équivalents, dans des accompagnements de piano d'une virtuosité digne de l'école russe. Les dernier cycle du compositeur, les Trois Sonnets Opus 41, est une véritable plongée dans le monde de l'Eternité, une introduction à ce sentiment de la vieillesse, où l'on sent que le moment approche...